Saint-Léger-aux-Bois — L’église

l’église Saint-Léger avec son cloché qui penche vers le Nord-ouest a toujours suscité beaucoup d’interrogations et de curiosité, dans ces quelque ligne laissée moi, vous compté quelques-unes de ces péripéties, et les personnes qui ont jalonné son histoire et l’histoire de France.

La légende voudrait que le charpentier de l’époque, aux brises dominantes d’Ouest et afin de lui donner de la « force si au vent », ait volontairement incliné la flèche du clocher.

Une autre légende dit que le clocher se redressera de lui-même le jour où une fille vierge se mariera dans cette église

 

Jacques-Nicolas Colbert

Visite Pastoral en l’église Saint-Léger, le 29 septembre 1680 Monseigneur, l’illustrissime et révérendissime archevêque de Carthage coadjuteur de Rouen, Jacques-Nicolas Colbert qui est le deuxième fils de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV.

Mgr Jacques-Nicolas Colbert
(Paris : 14 février 1655 – 10 décembre 1707)

Fils du ministre Colbert

Abbé du Bec-Hellouin
Prieur commendataire de la Charité-sur-Loire,
d’Ambierle, de Saussure et de Saint Just de Troyes
Archevêque in partibus de Carthage

Archevêque de Rouen
Primat de Normandie

Membre de l’Académie française

Un des fondateurs de l’Académie des inscriptions et belles-lettres

L’abbé du Bec : Jacques-Nicolas Colbert est le deuxième fils de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV. La protection de son père lui permet très jeune de bénéficier de bénéfices considérables.

A l’âge neuf ans Jacques-Nicolas est pourvu de l’abbaye du Bec-Hellouin en Normandie. Il y succède à Mgr de Vic.
L’abbaye Notre-Dame du Bec procure à son abbé commendataire des ressources importantes. Rattachée à la Congrégation de Saint-Maur elle a été restaurée avec beaucoup de soin au XVIIe siècle.
Colbert permet à son fils d’obtenir d’autres bénéfices puisque Jacques-Nicolas est prieur de La Charité (1665) et d’Ambierle (1669); il est aussi abbé de Saint–Rémi de Reims de 1665 à 1667.

L’académicien : Jacques-Nicolas Colbert est élu à l’Académie française à l’âge de 23 ans grâce à l’influence de son père. Il remplace Jacques Esprit le 20 août 1678 et est reçu le 31 octobre par Racine.
Il est aussi l’un des fondateurs de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres.

La harangue au roi : Jacques-Nicolas Colbert est nommé coadjuteur de Rouen en 1680 ; il est sacré archevêque in partibus de Carthage.
Le 21 juillet 1685, au nom du clergé de France, Mgr Colbert harangue le roi Louis XIV à Versailles en faveur des protestants.
Ce remarquable discours a été écrit probablement par Racine. Il est publié à Paris la même année par F. Léonard.

L’archevêque de Rouen : A la mort de Mgr François Rouxel de Médavy le coadjuteur de Rouen lui succède naturellement. Ainsi le 29 janvier 1691 Mgr Colbert devient archevêque de Rouen, primat de Normandie.
« Le grand mérite dont il avait fait preuve, ses connaissances en théologie, les études approfondies auxquelles il s’était livré sur les matières religieuses, le rendaient précieux pour un diocèse où il fallait convaincre par la parole. » (Fallue, Histoire de la cathédrale de Rouen, 1851)
Mgr Colbert est en procès en 1698 avec l’archevêque de Lyon qui prétend subordonner la primatie de Normandie à la primatie des Gaules.

Il fait réaliser par Mansart et Le Nôtre d’importants travaux de restauration au château de Gaillon, résidence d’été des archevêques de Rouen ; il est également le restaurateur du prieuré de La Charité-sur-Loire.

 

Procès-verbaux faits dans le cours de la visite de Monseigneur l’illustrissime et révérendissime archevêque de Carthage, coadjuteur de Rouen.
« Jacques Nicolas Colbert par permission divine et grâce du saint-siège, archevêque de Carthage, coadjuteur de Rouen, aujourd’hui 29 de septembre 1680. Archives départementales de la Seine-Maritime G1536

 

Retranscription

Assisté de discrètes personnes, Me Nicolas Lefrilleux curé de Réalcamp, promoteur subsidiaire au cours de la visite et Me Pierre Bozu pris pour secrétaire en cette partie. Nous avons visité l’église de Saint Léger du doyenné de Foucarmont, laquelle visite nous avons commencé par celle du Saint Sacrement, autels, vaisseaux sacrés, ornements, fonds baptismaux, cimetière et autres choses servant au service divin, que nous avons trouvé en bon état à la réserve des anciennes statues de saints dont quelques unes nous ont paru indécentes étant la plupart brisées. Nous avons après demandé voir les comptes de la fabrique et Me Laurent le Varlet curé du dit lieu nous a dit qu’il n’y en avait point ni aucun trésorier, l’église ayant peu de bien… Nous nous sommes après informés de la conduite des paroissiens ; le sieur curé s’ est plaint à nous que les cabaretiers ne cessent de donner à boire les jours de fêtes pendant le service divin, sur quoi après les conclusions du dit promoteur subsidiaire, nous avons ordonné au dit sieur curé d’enterrer ses statues des saints brisées et indécentes, et nous avons ordonné de tenir main à faire élire un trésorier conformément à l’ usage de toutes les autres églises du diocèse et de faire exécuter les ordonnances du roi contre les cabaretiers qui donnent à boire pendant le service divin et contre ceux qui vont y boire. Fait au cours de notre visite, au dit Saint Léger, les jours et an etc.»

Archives départementales de la Seine-Maritime G1536

 

Une autre visite Pastoral sera effectuée par Monseigneur Claude Maur d’Aubigné le lundi 8 juin 1710.

 

Saint-Léger isaac batellier curé clocher de l’église dépouillé de ses ardoises par le tonnerre le 10 juillet 1714.

Archives départementales de la Seine-Maritime G5561

 

Le caveau de sépulture des sires de Mailly se trouve sous cette ancienne chapelle qui sert aujourd’hui de sacristie ; mais les dépouilles mortelles qu’il contenait ont été enlevées, en 1793, par deux monstres à face humaine, qui retirèrent de ce lieu trois cercueils en plomb. L’un de ces cercueils contenait le corps d’une jeune fille. Quelle ne fut pas la surprise des spectateurs au moment de l’ouverture du sépulcre ? Le corps de la défunte n’offrait encore aucun indice de putréfaction ; son linceul avait conservé une parfaite blancheur ; les habits dont on l’avait revêtue étaient propres comme des habits de noce.
Ce douloureux spectacle n’attendrit pas les infâmes qui présidaient à cette spoliation ! Ils arrachèrent sans pudeur les vêtements de la jeune vierge ; ils jetèrent son corps dans la fosse commune, et s’acheminèrent vers. Neufchâtel , emportant le plomb des cercueils et criant : Vive la liberté ! Nous taisons le nom de ces misérables , par égard pour leur famille.

Essai historique et archéologique sur le canton de Blangy (Decorde, Jean-Eugène)

 

Dans « Les cloches du Pays de Bray » de Dieudonné Dergny 1863-1866
On apprend qu’au siècle dernier Cassini y monta pour lever les plans de la belle carte qui porte son nom.

Le sol sur lequel est édifiée l’église de Saint-Legerest suivant M.Passy, élevé de 209 mètres au-dessus du niveau de la mer. À cela, il faut ajouter la hauteur du clocher qui, du carrelage au coq est de 50 mètres.

Au commencement de ce siècle, on y construisit un télégraphe qui communiquait d’un côté avec celui de Martincamp et de l’autre avec celui élevé au Mont-de-L’aigle(2)

(2) Celui-ci fut construit vers 1820. Il était entre le bois de Melleville et celui du Montauban, et prés du Bois du curé du Val-du-Roy, qui en fait partie.
Les derniers débris de ce télégraphe qui correspondait avec la Normandie d’un côté et la Picardie de l’autre, et fonctionna prés de dix ans, disparurent en 1834.

 

Vers 1834 le Général de Crény alors lieutenant d’état-major, travailla dans le clocher de Saint-leger à la carte de France, depuis publiée par le dépôt de la guerre, pour lequel ce vaillant officier leva dans notre contrée plusieurs plans remarquables entre autres celui de la bataille d’Arques.

 

Bénédiction de la cloche Marie 1834

 

 

Peu après la bénédiction, tandis que l’on montait cette cloche, la corde qui la retenait vint a casser, et elle tomba d’une certaine hauteur, mais sans causer d’accident.
L’abbé Delozier, qui bénit la cloche de Saint-Léger, fut d’abord vicaire de Blangy. Il succéda, en 1807 à l’abbé Feuilloy, comme curé-doyen de l’église de ce lieu, qu’il administra jusqu’à sa mort, arrivée en 1836.
M.l’abée Dumont, parrain de la cloche de son église, est né à Aubéguimont.

 

Montez avec nous dans le clocher, gravissez les cinquante et quelque marche de la tour plus les quarante échelons d’une échelle vacillante, et, arrivé dans le beffroi à l’intérieur, vous verrez une feuille d’ardoise clouée a la charpente du beffroi sur laquelle vous lirez quelques mots tracés avec la pointe d’un couteau.
Ceux-ci vous apprendront que : Joseph Louvet, couvreur en ardoises de Foucarmont, âgé de vingt-quatre ans, et faisant alors parti du 95e de ligne, a monté le coq du clocher de Saint-Léger en 1859.

 

Le lundi 10 juin 1861, a trois heures de l’après-midi la foudre tomba sur le clocher de Saint-léger. L’incendie qui se manifesta dans la charpente, a la suite de cet événement fut heureusement arrêté a ses débuts par le sieur Poisson, menuisier, qui attaqua à coups de hache, le bois qui brulait, tandis que son gendre, qui l’avait suivi tenant comme lui une hache d’une main et de l’autre un seau d’eau, appelait au secours, tout en jetant cette eau sur les charbons incandescents.

 

13 Juin 1861 – Journal de Rouen

 

Dans le journal de Rouen du 13 Juin 1861, on apprend que M.Poisson c’est déjà illustré par son courage en sauvant deux enfants de la noyade quelques années plus tôt, ces enfants s’était imprudemment mis a glissé sur la mare à peine congelée, sous leurs poids la glace se brisa, sans le secours de Poisson ils auraient péri.

 

Le clocher servit de poste de guet pour les Allemands en 1943-1944 et subit plusieurs bombardements. Le 8 mai 1945

 

La cloche nommée Marie, née en 1834, sonna à toute volée et s’écroula. En 1952, elle fut refondue et donna naissance à un carillon électrifié de trois cloches.

En haut : à droite, les 3 nouvelles baptisées dans l’église ornée avec goût ; à gauche, le caractéristique clocher… Penché de Saint-Léger ; en médaillon, M. l’abbé Dufour, curé de la paroisse, est soucieux de la bonne ordonnance de la cérémonie

 Les parrains et marraines parmi lesquels au second rang à droite M. Pollet maire.

Source :   L’Echo  Brayon

 

A l’image de la Tour de Pise, son inclinaison « exagérée » a fait sa renommée. Pour des raisons de sécurité, le clocher de l’église de Saint-Léger-aux-Bois a été déposé ce mardi 19 juillet 2005 pour être restauré.

Il y a de ces évènements qui ne se ratent pas, le genre de spectacle dont l’intérêt n’a d’égal que la rareté. À n’en pas douter, le dépôt du clocher de l’église de Saint-Léger-aux-Bois fait partie de ces instants uniques.

Mardi 19 juillet, ils étaient donc une bonne centaine de curieux à s’être rassemblés aux abords de l’édifice afin d’assister à la spectaculaire manœuvre. Mieux, il aura fallu à certains badauds présents depuis 13 h 30 patienter jusqu’à 20 h avant de pouvoir admirer le clocher en suspension « atterrir tout en douceur ».

https://www.stleger.info

 

 

Source photos: https://www.stleger.info

 

Le clocher a été remis en place le mercredi 22 février 2006 à 8h du matin, après que la date ait été repoussé 2 ou 3 fois en raison des conditions climatiques.

 

Source photos: https://www.stleger.info

 

 

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