Nesle-Normandeuse Les bâtarderies

Madame Le Moal entourée de ses enfants et des pensionnaires

Collection Musée du Verre de Blangy-sur-Bresle

 

Pension Le Moal Nesle Normandeuse 1926

 

Nesle-Normandeuse les pensions plus communément appelé les bâtarderies

On appelait ainsi des locaux où les enfants de 13 à 14 ans qui étaient employés dans les verreries comme « gamins » étaient logés et nourris. Ce nom de bâtarderies vient de ce qu’au début, ces verreries employaient des enfants de l’Assistance Publique : des bâtards, enfants pour lesquels les Neslois avaient un certain mépris, les Neslois disaient aussi « Enfants du Bureau » Ce terne a donc un sens péjoratif. Des habitants ont continué à l’employer quand ce furent des Bretons et des Dieppois qui vinrent travailler comme gamin. Des renseignements parfois contradictoires nous ont été donnés au sujet de ces pensions. Certains disent qu’ils y étaient bien nourris, d’autres prétendent le contraire. Mais il faut dire qu’il y avait à Nesle-Normandeuse plusieurs bâtarderies et que, par conséquent, leur tenue devait dépendre de ceux qui les géraient.

 

Pension Poiret, Verrerie de Nesle Normandeuse

Collection Musée du Verre de Blangy-sur-Bresle

 

Pension Poiret Nesle-normandeuse 1926

 

Témoignage d’un ancien gamin, venu à Nesle-Normandeuse en 1889

« Là où j’étais, nous étions 44 Bretons, nous sommes restés ainsi jusqu’en 1901, époque où nous avons été placés ailleurs. Normalement, le patron nous plaçait des sous et les donnait à la majorité. Moi qui étais sans parent, aucune personne n’ayant réclamé pour moi, il ne m’a pas placé un sou… Nous couchions dans des lits en fer bien gentils avec un matelas et un sommier, on avait des couvertures…
Le dimanche, on était obligé d’aller à la messe, si on y allait, on avait 4 sous, si on arrivait en retard, on en avait 3, si on n’y allait pas du tout, on avait rien »

 

Le Progrès de la Somme, 14 novembre 1929

 

Ces conditions changèrent après la guerre de 1914 où les gamins ne furent plus obligés d’aller à la messe.

Voici quel était l’essentiel du matériel de ces pensions :
Lits avec paillasses et matelas
4 couvertures par lit
Planche avec paquetage

Habillement : 2 bleus de travail par an
2 chemises
1 complet du dimanche
1 paire de souliers de travail
1 paire d souliers de sortie
3 paires de chaussettes tous les 3 mois.

Au dire d’autres gamins, la discipline était assez stricte :

« Quand il y en avait un qui disait qu’il était malade et que ça n’avait pas l’air sérieux, il n’avait pas à manger s’il ne venait pas travailler »

De même en période de grève (extrêmement rare), une femme ayant tenu une de ces pensions déclare :

 » Dans ce cas, il ne fallait pas leur donner à manger et on coupait les cheveux à ras à certains d’entre eux. »

Les bâtarderies ont disparu depuis 1936.

Nouville un village Français 1953 (Nesle-Normandeuse et nommé Nouville choix des auteurs ou plus probablement pression des patrons verriers)

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Une réflexion au sujet de “Nesle-Normandeuse Les bâtarderies

  1. Christian Mulot

    Les batarderies existaient pour toutes les verreries. Quant au livre il avait été trés mal perçu par les habitants de Nesle,

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