Les moulins de la Basse Vallée de la Bresle

 

La Bresle prend sa source dans l’Oise et entre en Seine-Maritime à Aumale. Encore modeste ruisseau, elle se faufile alors entre les massifs forestiers picards de Beaucamps le Jeune et Arguel et la forêt de Guimerville côté normand. A Sénarpont, elle reçoit le renfort de la Méline et du Liger et s’élargit bientôt en une large vallée aux puissants coteaux. C’est là que commence notre voyage.

Au Sud, la vaste forêt d’Eu couronne les pentes où jouent les couleurs des diverses cultures : vert des pâturages, au printemps piqueté du rose des pommiers en fleur, jaune du colza, or des moissons en été.
Au Nord, en bordure du plateau picard, alternent bois particuliers, cultures et larris.
Dans la vallée elle-même s’égrènent villages autour de leurs églises, gros bourgs, zones industrielles récentes : une région active, bien vivante, et qui a pourtant gardé son charme et sa dimension humaine.
Au centre coule la Bresle ; d’un naturel tranquille, elle ne sort que rarement de son lit : il faut remonter à un passé déjà lointain pour retrouver la trace de ses colères. Le 22 janvier 1757, les eaux de la saint Vincent emportent plusieurs maisons de Bouttencourt. Une pierre repère qui marquait le niveau atteint par les eaux était placée à 90 centimètres du niveau du sol, lui même à un mètre au dessus du niveau de l’eau.

Au fil des saisons, la rivière offre bien du plaisir aux pêcheurs et de bien jolis sites aux promeneurs le long de ses rives. A l’origine pourtant, une grande partie de la vallée n’était qu’un marécage dans lequel se perdait la Bresle. Pour s’y installer, les hommes ont dû apprivoiser la rivière, aménager ses rives et ses multiples bras, drainer le sol alentour. L’ère des moulins pouvait commencer.

Nous allons tenter de faire revivre pour vous ces moulins de la Basse Vallée de la Bresle. Ce sera une histoire en pointillés entre les blancs de notre ignorance ; une histoire sans doute maladroite, avec pour seule excuse notre tendresse pour ces machines et leurs servants, notre tristesse pour leur fin quelquefois violente mais plus souvent ignorée, et notre grande fierté collective pour les quelques uns d’entre eux qui ont pu enfanter sur le même site de nouvelles activités humaines.

Francis Heux et Odette Cléré

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Une réflexion au sujet de “Les moulins de la Basse Vallée de la Bresle

  1. HEUX Francis

    Merci Laurent: c’est un plaisir (et aussi un bout d’émotion) de repenser à l’élaboration de ce livre et à celle qui y a activement participé.

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