Plutôt qu’assis (cf. photo ci-dessus) le lattier travaillait debout pour entailler les lattes avec son coutre sur une chèvre (tchève)
A l’aide d’un chevalet à fendre, de coutres et de coins, le lattier découpait le bois habilement pour en faire :
– des échalas pour les plants, et les haies (« flicrons ou infiques »).
– des lattes pour clouer sur les poutres et maintenir le torchis sur les colombages des maisons, elles étaient confectionnées en lames de chêne
– des lattes pour plafond (appelées “fîzets” en terme local : chevilles de bois qui étaient posées sur des solives et sur lesquelles on coulait un mortier de terre)
– des productions diverses, comme les claies de parcs à moutons, les piquets de protection des jeunes pommiers dans les plans, etc …
Ces lattes, de différentes longueurs, mesuraient de deux à sept centimètres de largeur et étaient obtenues en fendant des types de bois spécialement choisis en abattant le taillis : On fendait d’abord la tige d’un “quartier” ou d’une branche en deux selon sa grosseur ; ces quartiers pouvaient être ensuite, refendus plusieurs fois pour obtenir l’amincissement idoine. Les lattiers possédaient un établi, destiné à lier en bottes les lamettes. Les lattes étaient fixées à environ trois doigts d’intervalle.
Un doigté et une habileté particulière pour manier les coutres, afin de bien suivre le sens des fibres étaient nécessaires pour ces ouvriers très spécialisés ; ils laissaient la plupart du temps aux bûcherons l’abattage et la coupe des branches, et pratiquaient eux-mêmes la refente en “quartier” du bois.
Association découverte environnement val de Bresle