Les Métiers de la Forêt d’Eu  » Les Balaitiers « 

Des balais en branches de bouleau étaient fabriqués le plus souvent par les femmes, notamment à Millebosc, qui exceptionnellement réalisaient aussi des brosses et goupillons.

La Confection des “balais d’bouille” s’articulait en fonction des étapes suivantes :

Les rameaux de bouleau, âgés d’un an, d’un centimètre de diamètre, et longs d’un mètre étaient coupés à la lisière du bois. Une cinquantaine était nécessaire pour faire un bon balai.

Après la mise en botte, à l’aide d’une corde attachée à un point fixe, de manière à comprimer au maximum les rameaux, on en liait le haut avec un “tchignon” (lamette de bois destinée à enchâsser la botte). La botte pouvait être ligaturée aussi avec du fil de fer, en torsadant les deux bouts avec une tenaille ; un deuxième lien de fil de fer était réalisé 20 cm plus bas.

La pointe frêle des rameaux était alors coupée de même que leur base, pour égaliser l’ensemble. La brosse d’un bon balai fait environ 80 cm de longueur.

Un manche de bois était alors enchâssé au cœur de la botte, avec force, en le cognant contre une surface dure jusqu’au deuxième fil de fer, sinon le balai risquait de se démancher très rapidement.

La fabrication de ces balais, comme pour les autres productions ménagères, s Effectuait bien souvent en “économie parallèle”, en chapardant le bois nécessaire. Ceci n’allait pas sans poser de problème de voisinage. “On commet, dans les bois de l’arrondissement, un délit très grave, et qui dans certaines parties, détruira, avant peu, l’essence de bouleau. Ce délit consiste à enlever sur les jeunes recrues, dont très souvent on coupe aussi la cime, toutes les branches dont on fait les balais, qu’on exporte en immense quantité dans les départements voisins.

Tous ces délits restent, on peut dire, impunis. Leurs auteurs étant insolvables, ou, pour les contraindre à payer, les propriétaires ayant à s’exposer à des frais devant lesquels ils reculent, cette impunité augmente le nombre des délinquants et leur audace. Aussi beaucoup d’entre eux, qui pourraient pourvoir à leur existence par un travail honnête, se livrent exclusivement à ces dévastations.

Les balais sont vendus publiquement dans les villes, les jours de marché.

(M. DREYET Rapport sur les bois et forêts de l’arrondissement de Neufchâtel”, 1845. p309)

Association découverte environnement val de Bresle

Share Button

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *