La « station du Tréport » est mise en service le 12 mai 1872 par la Compagnie du chemin de fer du Tréport, lorsqu’elle ouvre à l’exploitation la section de Gamaches au Tréport (5) et (6). L’arrivée du train a fortement contribué à l’essor du tourisme balnéaire préexistant (alors celui de la bourgeoisie parisienne, qui fait rapidement bâtir les nombreuses villas de Mers), le trajet depuis la capitale étant auparavant effectué lentement en diligence
La compagnie fait édifier un bâtiment voyageurs, au style classique, qui correspond par sa disposition aux grandes gares de passage du réseau Nord, avec ses deux pavillons aux angles, bien qu’il soit utilisé comme une gare terminus. Les murs sont composés de briques apparentes, comme la plupart des constructions du Tréport. Ses fenêtres en plein cintre à la base et la toiture de ses pavillons d’angle, de type mansarde avec lucarnes, lui confère l’apparence d’une demeure bourgeoise ; son horloge identifie sa fonction de gare, et rappelle le style « bord de mer » qui correspond à l’environnement de Mers. Ainsi, cette construction présente le contraste des deux villes qu’elle dessert.
En 1873, la compagnie met en circulation des trains dits de « bains de mer », en provenance de Paris-Nord. La gare prend le nom du Tréport – Mers en 1887, à la suite d’une demande du Syndicat des propriétaires de la commune de Mers (7). Au début du XXe siècle, le trafic des « trains de plaisir » devient très important, au point que la gare voit arriver 10 000 voyageurs le 14 août 1904 ; à partir de 1936, l’instauration des congés payés remplit ces trains avec une nouvelle clientèle, désormais plus populaire (6).
L’accroissement rapide des activités du port, provoqué par l’arrivée du chemin de fer (8), conduira à l’établissement, à partir de la gare, de voies accédant aux appontements et quais tout proches. Ces opérations, d’abord de pur fait, seront régularisées en 1887, par un premier décret, puis en 1901 par un second, après la création de nouveaux bassins en 1892 (9). Ainsi, sera embranché sur la gare un véritable réseau de desserte portuaire, concédé à l’époque à la Compagnie du Nord (10)
5-Site gallica.bnf.fr, Conseil général de la Seine-Inférieure, « Chemins de fer : rapport de l’inspecteur chargé du contrôle », Rapports et délibérations, 1873, p. 26 ; lire [archive] (consulté le 26 décembre 2022).
6-Romane Idres, « L’histoire du dimanche – En 1872, la création de la gare du Tréport-Mers-Les-Bains marque le début de 150 ans d’histoire du tourisme » [archive], sur france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france, 29 mai 2022 (consulté le 26 décembre 2022).
7-Site de la région Picardie, inventaire du patrimoine culturel : « Le réseau ferré de la côte picarde » (cf. l’onglet « Historique ») ; lire (ce document est une archive, consultée le 26 décembre 2022).
8-Cf. le rapport fait au nom de la commission chargée d’examiner le projet de loi ayant pour objet de déclarer d’utilité publique les travaux destinés à l’amélioration du port du Tréport (Seine-Inférieure), par M. Thiessé, député, Annales du Sénat et de la Chambre des députés, 1880, p. 283 [archive] (consulté le 26 décembre 2022).
9-Journal des chemins de fer et des progrès industriels, 1901, p. 631 [archive] (consulté le 26 décembre 2022).
10-Cf. : « Notice sur le port et la gare du Tréport », Revue générale des chemins de fer et des tramways, juin 1900, pp. 551 et s. [archive] (consultée le 26 décembre 2022).
wikipedia
Auteur des photos Paul MICHELS année 1923
Ayant Droit Michel GRANDJEAN
19 Août 1923 – Journal de Rouen