jeudi 17 aout 1944 Blangy-sur-Bresle/Bouttencourt Le parcage de la population

Il est environ 4 h 30, des cris, des bruits, inhabituels réveillent Blangy en sursaut, en ayant au préalable barré toutes les sorties de la ville des groupes de SS avancent méthodiquement vers le centre du bourg réveillant les habitants à coups de crosse de fusil dans les portes.

C’est dans la confusion la plus totale et le brouhaha des volets ouverts à la hâte que le jour peine à se lever, des soldats courent dans tous les sens des motocyclistes mitraillettes au cou sillonnent les rues et les allées.

Les habitants tirés de leur sommeil affluent à peine vêtus, des femmes échevelées en combinaison ou en chemise de nuit portant ou tenant par la main des gosses hurlant de frayeur sont rassemblées sur la place harcelée par des SS en armes.

Un feldwébel claque des ordres aussitôt les soulards à grand coup de pied et de crosse rassemblent la population et au pas de course les dirige vers Bouttencourt dans une pâture qui fait l’angle des routes d’Abbeville et de Sénarpont, la population est parquée sous l’étroite surveillance d’un cordon de SS lance-flammes en main et mitrailleuse en batterie.

Un peu plus tard des agents de la Gestapo font leur apparition ce qui a pour effet de terroriser encore plus les habitants.

Les Allemands décident d’effectuer un premier tri qui prend beaucoup de temps à se mettre en place on rassemble les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, visiblement insatisfait de cette sélection un chef en manteau de cuir noir donne l’ordre aux feldgendarmen de se livrer à un tri bien plus poussé qui s’avèrera interminable et dans une pagaille indescriptible trois groupes sont formés.

Le premier rassemble les femmes et les jeunes enfants de moins de 15 ans, les femmes les plus jeunes ont droit à une inspection plus poussée elles sont longuement palpées et fouillées, l’une d’elles qui s’insurgent contre ce traitement reçoit une avalanche de gifles et quelques cinglants coups de cravache sur les cuisses.

Le deuxième concerne les hommes de plus de 30 ans, le dernier se situe entre ces deux groupes.

Deux hommes sont sortis vigoureusement des rangs et emmenés dans la maison de maison Marchand, où siège un soi-disant tribunal antiterroriste formé d’officiers et de sous-officiers nazis, les maires et adjoints des deux communes y sont gardés comme otages.

De la cave des hurlements se font entendre glaçant d’effroi la population toujours sous les armes, les deux garçons sont Yves Ternisien et Maurice Delatre tous deux FTP (les Francs-tireurs et partisans français [FTPF], également appelés Francs-tireurs et partisans [FTP], est le nom du mouvement de résistance intérieure française créé à la fin de 1941 par la direction du Parti communiste français) longuement torturés ils ne dénoncent aucun de leurs camarades et depuis ce jour nul n’entendit plus jamais parler d’eux, jamais ont ne sut ce que les Allemands en avaient fait.

Vers 13H c’est enfin l’espoir les plus proche de l’entrée de la pâture commence à sortir en hésitant, les camions sont repartis. Tous les habitants ont été libérés.

En fin d’après-midi, les maires et adjoints ont été libéré.

Sources
Paris Normandie Publié le 14/08/2015
La résistance normande face a la gestapo (Raymond Ruffin)
Le Sixième Homme (François Fouquet, Jacques Papin)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Francs-tireurs_et_partisans

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6 reflexions sur “jeudi 17 aout 1944 Blangy-sur-Bresle/Bouttencourt Le parcage de la population

  1. Pichard

    Ma mère a fait partie des habitants rassemblés et ma dit que c’était l’ancie commandant de la garnison qui était en poste à Aumale qui était intervenu pour faire libérer la population et ce commandant est même revenu après la guerre à Blangy en visite.

  2. Parisy

    Mon grand père Lucien Parisy dit lulu y était avec beaucoup d’autres notamment Henri Rivière qui était à ses côtés ce jour là.
    Je ne sais combien de fois il m’a raconté cette histoire. On ne peut s’empêcher de penser à Oradour sur Glane.
    Une grosse pensée pour eux.

  3. francis Heux

    cet évènement dramatique sombrait peu à peu dans l’oubli. Il revient malheureusement d’actualité. Merci de cet échange

  4. Marie Claude

    Ma mère en parlait souvent. Avec ses frères et sœurs et leurs parents, ils ont échappé à cette raffle. Ils residaient a Gresmont Mesnil, lieu dit extérieur à Blangy et Bouttencourt.

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