Huppy — Le Sonneur d’Huppy « La Confrérie de la Charité »

 

La Confrérie de la Charité :

À Huppy, vers 1583, avant les épidémies de peste qui ravagèrent la Picardie en 1592-1633 et 1640,
s’érigent en confrérie des groupes de bénévoles venant en aide aux pauvres, aux miséreux qui
abondent dans nos campagnes. Reconnue en 1583, sous l’égide de l’église, elle sera dénommée : Confrérie de la Charité. Elle aura son ‘siège social’ dans le transept sud de l’église Saint Sulpice de Huppy et gérera les paroisses avoisinantes, y percevant des cotisations annuelles. S’étant mise sous le vocable de saint Sébastien, elle offre un vitrail à l’église, vitrail dont deux panneaux sont encore visibles dans le transept sud de l’église. C’est là que se tiennent les réunions et où est installé un grand coffre contenant les archives, disparu à ce jour, mais cité dans la Picardie Historique et Monumentale.
Les confrères se chargent des deuils, de la mise en bière, des veillées des pestiférés.
Dans cette confrérie hiérarchisée, un poste bien précis était attribué à l’un des leurs : le cloqueteux ou ch’cloqteux décrit dans la Picardie Historique et Monumentale ainsi : « Habillé d’une tunique rouge à galons dorés, coiffé d’un bonnet pointu à pompon, il s’avance en cadence en agitant de chaque main une clochette en tête des cortèges funèbres de
pestiférés afin d’écarter les gens sur son passage, la peste étant plus que tout redoutée et réputée contagieuse » Plus tard, quand la peste aura disparu, ce cloqueteur restera en place, mais il sera, peut-on dire, devenu le garde champêtre paroissial, en référence à son
confrère (tambour) garde champêtre communal. Il précédera toujours les processions agitant toujours ses deux clochettes en cadence. Il sera chargé d’annoncer les évènements ou malheureux de la paroisse. À la tombée de la nuit, il précédera le petit cortège,
prêtre, enfants de chœur, sacristain allant donner la communion aux malades à domicile. Le bedeau portant la lanterne avec la bougie allumée, la tradition voulant qu »au retour de cette ‘mission’, si la bougie de la lanterne était éteinte, cette communion
aux malades était devenue l’extrême onction. Le dernier cloqueteux de Huppy fût Émile Poix, décédé à l’âge de 86 ans. Il avait comme surnom : ech’gnouf epi ch’gnaf, en référence à l’onomatopée du bruit de ses clochettes.

 

Avec l’aimable autorisation de la mairie d’Hallencourt

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Une réflexion au sujet de “Huppy — Le Sonneur d’Huppy « La Confrérie de la Charité »

  1. HEUX Francis

    Il y avait aussi une confrérie des charitables à Béthune 62. Elle daterait de 1198 et avait été créée comme celle d’Huppy lors d’une épidémie de peste. Ils ne manquaient pas de charité ni de cran ces gens qui risquaient leur vie pour assister les pestiférés ou véhiculer les cadavres.

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